8 / 100
Le château de Talcy est un château Renaissance situé dans la ville du même nom, dans le département du Loir-et-Cher en région Centre-Val-de-Loire.

Acheté en 1517, Le château est rebâti à partir de 1520 par un banquier florentin au service du roi François Ier, Bernard Salviati. Il obtient du roi l’autorisation de fortifier l’édifice.

En 1638, Isabelle Salviati, arrière petite fille de Bernard Salviati, fait prolonger l'aile est.
L'intérieur est fortement rénové par la famille Burgeat au cours du XVIIIe siècle.

Le domaine est acheté par Élisabeth Gastebois et traverse sans trop d'encombres la Révolution française.

Il passe entre les mains de la famille Stapfer, alliée aux Burgeat, des protestants suisses de Berne.
Le château fut la propriété de Philipp Albert Stapfer, ministre de la République helvétique, réformateur de l'Éducation suisse. Les Stapfer transformèrent une salle du rez-de-chaussée en salle de culte.
L'inscription « Culte protestant évangélique », sculptée dans le bois et surplombant la cheminée, est encore en place.
Le château est vendu à l'État en 1933.
Il sert à plusieurs reprises de dépôt d'archives.

Le château actuel comprend une tour-porche, mutilée de sa tourelle d'angle nord-ouest, et une aile est, qui la rejoint par l'intermédiaire d'une galerie couverte, délimitant une cour d'honneur.
Un puits coiffé d'un dôme décore cette dernière et constitue la marque emblématique de l'édifice.

La tour-porche a été construite au cours du XVe siècle.
Les éléments défensifs (chemin de ronde, créneaux et mâchicoulis) ont sans doute été ajoutés par Bernard Salviati au XVIe siècle.
Plus décoratifs que défensifs, ils servent à affirmer la puissance de son propriétaire.
Les larges fenêtres du premier étage ont été percées au XVIIIe siècle.

À côté de la tour, la galerie, datée elle aussi du XVIe siècle, témoigne de l’art de vivre pendant la première Renaissance française.
Possédant 4 arcs en anse de panier et surmontée d’un étage, elle s’inspire de la galerie Louis XII du château de Blois.

L'aile est, modifiée au XVIIe siècle, se compose d'un rez-de-chaussée et de deux étages.
Au rez-de-chaussée se situe en enfilade une cuisine, une antichambre et la chambre dite de Charles IX.
Au premier étage, se trouve une enfilade de salons et d'appartements desservis par un couloir.
Les intérieurs ont évolué en fonction des époques et des propriétaires.

Les jardins, délimités par des murs ou des murets, couvrent environ 6 hectares et ouvrent une perspective depuis la tour-porche.
Les espaces sont divisés entre un jardin d'agrément, un potager et son verger.
Le verger a été réhabilité depuis 1996 par la paysagiste Joëlle Weill associée à l'Atelier de Paysages Bruel-Delmar.
Il a été conçu comme un conservatoire des arbres fruitiers présents sur le domaine aux XVIIIe et XIXe siècles.

Le domaine comprend une grange avec un pressoir à vin (datant de 1808) et un colombier.
Le colombier, symbole de la puissance du propriétaire, est une tour circulaire datée de la fin du XVe siècle.
Il abrite près de 1 400 boulins, ce qui en fait l'un des plus importants de la région.
Il est muni d'une échelle sur pivot permettant d'accéder à l'ensemble des cavités pour y recueillir les œufs.

Un moulin à vent est rattaché au domaine.
Il a été rasé en 1956 et reconstruit en 1976. 

Son jardin est réorganisé en 1996 par les paysagistes de l'Atelier de Paysages Bruel-Delmar, associés à J. Weill, pour devenir un conservatoire d'essences fruitières.
Il est labellisé « Jardin remarquable ».

Le château a fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques, le 4 août 1908.

La garenne et son allée d'accès, propriétés de la commune, font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis 2004. Les parties bâties et non bâties restées propriétés de l’État (les grilles, le bois, les murs et l’allée plantée devant le château) font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 29 mars 2005.