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Depuis un mois, chère exilée, Loin de mes yeux tu t'en allas, Et j'ai vu fleurir les lilas Avec ma peine inconsolée. Seul, je fuis ce ciel clair et beau Dont l'ardente effluve me trouble, Car l'horreur de l'exil se double De la splendeur du renouveau. En vain j'entends contre les vitres, Dans la chambre où je m'enfermai, Les premiers insectes de Mai Heurter leurs maladroits élytres ; En vain le soleil a souri ; Au printemps je ferme ma porte Et veux seulement qu'on m'apporte Un rameau de lilas fleuri ; Car l'amour dont mon âme est pleine Retrouve, parmi ses douleurs, Ton regard dans ces chères fleurs Et dans leur parfum ton haleine. - François Coppée.
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