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Comme l'indique son nom, ce château est situé à a Ferté-Imbault, dans le département du Loir-et-Cher, en région Centre Val-de-Loire.
Cet édifice, ancienne forteresse du Moyen Âge reconstruite à la Renaissance, est le plus grand château en briques de Sologne, et l'un des plus anciens.

Il fut le siège de l'illustre famille d'Estampes pendant quatre siècles.

La seigneurie de La Ferté-Imbault était la plus importante du sud de la Sologne, dont le ressort comprenait les paroisses de Salbris, Saint-Genou (devenue Selles-Saint-Denis), Marcilly, Loreux et Souesmes.
Il s'agissait d'une terre considérable composée de plus de cent fermes couvrant des dizaines de milliers d'hectares et qui s'étendait de Loreux à Souesmes et de Saint-Viâtre jusqu'aux limites de Theillay.

Le château actuel est celui restauré par le maréchal d'Estampes pendant le premier quart du XVIIe siècle et achevé en 1627. C'est une haute construction en briques érigée sur une ancienne motte nivelée en une succession de deux terrasses au-dessus des douves.

L'édifice est cantonné en arrière (côté nord) par les deux tours cylindriques du XVIe siècle qui ont résisté à l'incendie de 1562, et en avant (côté sud) par deux tours polygonales dont le soubassement remonte à la construction du château médiéval.
La façade que délimitent ces dernières tours est dominée par un imposant avant-corps couvert d'un dôme pyramidal et couronné d'un lanternon.
La pierre y apparaît en tableaux et en claveaux alternés autour des fenêtres.
Trois toitures d'ardoise sont construites parallèlement à cette façade.

Plusieurs grandes fenêtres de la façade orientale conservent un décor exceptionnel de la première Renaissance fait de grotesques et de médaillons historiques représentant des empereurs romains et le roi François Ier.
Cette façade remarquable présente également une quadrillage polychrome.
Au corps de logis, sont ajoutées deux ailes d'habitation disparues pour l'une à la fin du XVIIIe siècle et pour l'autre au début du XIXe siècle, à la suite d'un incendie.

Deux pavillons sont construits à l'extrémité des douves : le premier pour le corps de garde et le second pour les cuisines disposant d'un puits qui existe toujours.
Les douves qui entourent de tous côtés ce quadrilatère sont maçonnées avec un pont qui les enjambe.
Quatre échauguettes (dont deux subsistent) coiffées de dômes sont aménagées, percées d'ouverture pour permettre les tirs, qui se dressent aux angles du chemin de ronde qui surplombe les douves.

Le pont donne accès à deux grands corps de communs, particulièrement remarquables, qui encadrent l'avant-cour du château : ils servaient d’écuries et de cantonnement pour la compagnie de Gendarmes du Duc d'Orléans.
Ces longs corps de dépendances sont encadrés par de grands pavillons couverts de hauts combles.

La ferme comprenant des logements, granges et chenil est reconstruite un peu plus à l’écart dans la basse-cour.

L'ensemble, en briques rouges, est typique du classicisme qui se développe à la fin de la Renaissance et sous le règne de Louis XIII. 

Vers le milieu du XIXe siècle, lorsque le château sera la propriété de la famille anglaise Lee-Kirby, de grandes arcades de style néogothique seront placées devant la base médiévale de la façade principale et les toits à l'impériale des pavillons détruits par un incendie en 1830 seront reconstruits sous la forme de toitures à deux pentes d'inspiration anglaise.

Le domaine qui s'étend désormais sur une cinquantaine d'hectares est clôturé par un mur d'enceinte en briques et ceinturé par la Sauldre.
Le maréchal d'Estampes avait fait dessiner des jardins à la française (transformés au XIXe siècle selon la mode anglaise), édifier une orangerie, et creuser un vaste canal de 600 mètres, alimenté par la rivière, qui a survécu.
Un potager, une glacière, des béliers hydrauliques, des prairies, des terres cultivées et des parties boisées composent un territoire romantique.
Un réseau d'allées en étoile dessert le parc.
De nombreuses essences d'arbres s'y retrouvent ainsi qu'un gibier abondant.

Ce château est inscrit sur la liste des monuments historiques par arrêté du 7 avril 1989.