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Le château de Beauregard, datant du XVIe siècle, est situé dans la commune de Cellettes dans le Loir-et-Cher à une dizaine de kilomètres au sud de Blois.
Il fait partie des châteaux de la Loire et est célèbre par sa Galerie des Illustres.

Le château est bâti en bordure de la forêt de Russy. 
Les ruines d'une chapelle, antérieure au XVe siècle, sont encore visibles dans le parc.
Elle montre, gravée dans la pierre, la coquille des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle et la devise des chevaliers croisés « Dieu le Volt ». 

Le manoir d'origine fut construit à la fin du XVe siècle par la famille Doulcet.
En 1495, Louis d'Orléans (futur Louis XII), érigea la terre de Beauregard en seigneurie. 
Le fils de Jean Doulcet, François, maître de la Chambre aux Deniers de Louis XII, fut démis de ses fonctions pour avoir escroqué la Couronne pendant les campagnes d'Italie, et Beauregard alors confisqué et intégré dans le  domaine royal.

En 1545, pour 2 000 écus d'or (environ 436.000€ de nos jours), le domaine fut acquis par Jean du Thier, secrétaire d'État chargé des finances pour Henri II.

Jean du Thier fut le véritable constructeur du château. Il incorpora le vieux logis au sein du nouveau bâtiment et construisit dans le style Renaissance, la galerie centrale qui reliait les deux corps de bâtiment d'habitation. L'architecte reste inconnu.
A partir de 1553,Jean du Thier, pour la décoration intérieure, fit appel à plusieurs artistes étrangers qui travaillaient alors pour le roi Henri II.
Au pied des fenêtres de l'aile Sud, Jean du Thier créa un jardin typique de la Renaissance, rigoureusement ordonnancé.
Il présentait des collections de plantes rares répondant aux goûts botaniques du propriétaire.

Florimond Robertet reprit Beauregard en 1566.
A la mort de Jean du Thier en 1559,Catherine de Médicis l'avait nommé secrétaire d'État aux Finances. Florimond Robertet n'effectua aucun aménagement à Beauregard, étant alors absorbé par la construction de son château de Bury.

En 1617, les héritiers de Florimond de Robertet cédèrent Beauregard à Paul Ardier.
Le nouveau propriétaire du château venait de se retirer du service de Louis XII après 55 ans passés auprès des rois Henri III, Henri IV et Louis XIII.
Contrôleur général des Guerres, Grand Trésorier de L’Épargne, il était âgé de 72 ans quand il se consacra à l'embellissement de son nouveau domaine.
Il détruisit le vieux logis pour entourer la galerie centrale de deux ailes modernes symétriques.
Il donna également aux communs leur apparence actuelle.
L'œuvre majeure de Paul Ardier fut le décor de la galerie des Portraits qui occupa également les deux générations suivantes.
Son fils, Paul Ardier et le mari de sa petite fille, Gaspard de Fieubet poursuivirent son œuvre. La terre de Beauregard fut érigée en vicomté par Louis XIV.
Le domaine de Beauregard quitta le patrimoine des Ardier en 1816 pour être vendu au vicomte de Préval.

En 1850, Jules, comte de Cholet, nouveau propriétaire, confia la restauration du château à Jules de la Morandière, et en 1864 il fut classé Monument Historique et resta dans sa famille pendant soixante-deux ans.

En 1912, Louis Thillier lança un vaste projet de modernisation et de restauration.

Le domaine appartient depuis 1925 à la famille de Gosselin dont  est issu le comte Guy du Cheyron du Pavillon, qui poursuit aujourd'hui  la restauration du château et de la galerie des portraits avec son  épouse. 
Le bâtiment central présente deux étages de galeries : au  rez-de-chaussée une galerie couverte en portique comptant sept arcades et au premier étage une galerie couverte.
Au XVIe siècle,  les galeries furent conçues pour relier les deux bâtiments d'habitation.
Au sud, en retour d'équerre, avance une aile à deux étages qui présente sur ses toits, des cheminées à l'italienne, hautes et étroites, décorées d'inclusions d'ardoise.
Il faut imaginer, de l'autre côté de la cour,  une autre aile, probablement le corps de logis primitif du XVe siècle, inclus par Jean du Thier lors de la construction du château.
Cette aile fut détruite au XVIIe siècle pour laisser la place à un bâtiment plus moderne qui a définitivement disparu au XIXe siècle.
La façade arrière, donnant sur le parc, fut modifiée au XIXe siècle. 
On supprima la cour du jeu de paume afin de doubler le bâtiment central.
Ainsi, les ailes d'habitation ne font plus avant-corps et la  façade arrière est résolument plus massive. 

La galerie des Illustres ou galerie des protraits :
Paul Ardier, propriétaire de Beauregard en 1617, réalisa dans la galerie principale du château son rêve d'historien : conter à travers une collection de portraits 315 ans d'histoire de France. 
Trois générations de sa famille se sont relayées, pendant 60 ans, pour concevoir cette pièce d'exception.