8
/ 100
La basilique Notre-Dame de la Trinité est une église catholique située à Blois, dans le département français du Loir-et-Cher. Après la première guerre mondiale, le clergé est face à un enjeu de taille : la nécessité de reconstruire les églises détruites et d’acquérir à sa cause les habitants des banlieues le poussent à se lancer dans de nombreux chantiers. Depuis le début du siècle, certains membres du clergé sont ouverts et intéressés à une forme d’innovation artistique et culturelle. Au même moment, de nombreux artistes manifestent leur intérêt pour l’art monumental et décoratif. Le résultat est un développement considérable de l’art religieux et son ouverture à la modernité.
Peu avant 1900, le Père Jean-Baptiste, capucin de Blois, découvre la lecture des écrits du franciscain saint Léonard de Port-Maurice (mort en 1751) et la pratique quotidienne des Trois Ave Maria, usage en honneur depuis le 13e siècle et recommandée par plusieurs saints. Le Père Jean-Baptiste consacre sa vie à la diffusion de cette pratique. Il obtient de l’évêque de Blois, en 1917, la fondation d’une association qui devient après sa mort en 1918 l’archiconfrérie des Trois Ave Maria, approuvée par le pape Benoît XV. En 1931, l’archiconfrérie décide d’ériger une église
Le projet est confié à Charles-Henri Besnard (1881-1946), architecte en chef des monuments historiques depuis 1920. Il propose d’élever une église en béton et briques rouges. Mais des difficultés entraîneront l’arrêt du chantier en 1934. C’est Paul Rouvière (1906-1939) qui hérite du chantier. Il était connu pour la réalisation de logements rue Lecourbe à Paris ainsi que pour la construction de la chapelle Saint- Bruno à Issy-les-Moulineaux dans le cadre des « chantiers du cardinal ». Malheureusement, Paul Rouvière est tué en 1939. Le gros œuvre est alors achevé, mais les travaux sont suspendus. En 1946, l’architecte Yves-Marie Froidevaux (1907-1983) reprend le chantier en s’attaquant à l’aménagement intérieur. Son intervention ne trahit pas les travaux de ses prédécesseurs.
Le projet proposé par Paul Rouvière reprend la superstructure créée précédemment : plan basilical avec une abside semi-circulaire, bas-côté simple flanqué de chapelles latérales, porche rectangulaire en façade. Toutefois, il allège le projet de Besnard en substituant à la brique rouge le gravier de Loire utilisé en épiderme. Implantée sur le coteau nord de Blois, la façade tournée vers la Loire, au détriment de l’orientation habituelle vers l’orient, la basilique avec son clocher de plan carré, s’élevant à 60 mètres, marque fortement le paysage. L’élévation extérieure fait montre d’une grande sobriété, tant par ses lignes géométriques que par son décor.
Aujourd’hui important centre de pèlerinage, la basilique est considérée comme un édifice majeur de l’art sacré de l’entre-deux-guerres. Classée en 1996 au titre des monuments historiques, elle bénéficie en outre du Label "Patrimoine du XXe siècle."
Commentaires récents