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La poussière de l’heure et la cendre du jour En un brouillard léger flottent au crépuscule. Un lambeau de soleil au lointain du ciel brûle, Et l’on voit s’effacer les clochers d’alentour. La poussière du jour et la cendre de l’heure Montent, comme au-dessus d’un invisible feu, Et dans le clair de lune adorablement bleu Planent au gré du vent dont l’air frais nous effleure. La poussière de l’heure et la cendre du jour Retombent sur nos cœurs comme une pluie amère, Car dans le jour fuyant et dans l’heure éphémère Combien n’ont-ils pas mis d’espérance et d’amour ! La poussière du jour et la cendre de l’heure Contiennent nos soupirs, nos vœux et nos chansons ; À chaque heure envolée, un peu nous périssons, Et devant cette mort incessante, je pleure La poussière du jour et la cendre de l’heure... Albert Lozeau.
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